Elles dénoncent le diktat de l’épilation des poils en partageant des photos de « poils des aisselles » sur les réseaux sociaux

La question qui se pose à chaque femme dotée d’un tant soit peu de pilosité, est celle de l’inévitable épilation. Si pour certains aspects de son corps, le choix lui revient d’en décider, ce n’est pas le cas pour les poils de son corps, qui demeurent une histoire d’opinion publique. En effet, il suffit que les femmes décident de ne pas s’épiler, voire pire, arborer fièrement leurs poils, qu’elles déclencheraient une vague de protestations des passants et d’autres personnes se disant « dégoûtées ».

Même au niveau du matraquage médiatique, c’est la course à qui innovera la meilleure technique épilatoire pour débarrasser ces femmes de leurs duvets : rasoirs ultra-performants, cire sous toutes ses formes, épilation au laser, à la lumière pulsée, tout y passe ! Mais qu’est ce qui inspire ce sentiment de révolte générale à la vue des poils des femmes ?

Pour aller dans ce sens, une étude s’est intéressée aux motivations principales derrière l’acte d’épilation chez les femmes. Première raison et la plus courante recueillie lors de l’étude : l’esthétique ! En effet, ces femmes se sentiraient mieux et plus attirantes lorsqu’elles s’épilaient. Parmi les autres arguments évoqués : une meilleure hygiène, le sentiment de propreté, ainsi que le regard des autres quand les poils dépassent.

L’opinion de la société est donc un facteur important, engendrant les sentiments d’insécurité et de vulnérabilité découlant d’une pilosité jugée « anormale ». Les hommes ne sont quant à eux pas tenus à ces standards puisque personne ne cligne de l’œil à la vue de leurs poils de dessous des bras ou du torse par exemple.

Afin de contrer ces exigences sociales jugées d’un autre temps, des femmes dans le monde entier se sont mobilisées pour laisser pousser leurs poils et les exhiber fièrement, afin de sensibiliser à la cause. Leur nombre est en constante hausse ce qui démontre la réalisation consciente de ce phénomène de société. Récupérer leur droit à leur corps dans sa nature propre leur permet d’avoir confiance en elles et de s’assumer pleinement, sans le sentiment d’avoir à se plier à des normes imposées.

A chacune son histoire, et sa vision de la chose. Mais ce qu’elles partagent est le désir commun de libérer le corps des femmes des stigmates de la société, alors elles n’hésitent pas à le communiquer sur les réseaux sociaux.

 « J’apprends encore beaucoup à maîtriser l’inconfort avec moins de résistance, à adoucir les jugements/insécurités et à revenir à l’acceptation radicale de son être et à l’amour de soi », a déclaré l’une des militantes. « Je le fais pour moi, parce que je le veux. Et à vrai dire, c’est la seule raison pour laquelle j’en ai besoin. Acceptez-vous pour qui vous êtes vraiment, n’attendez pas que les autres vous acceptent d’abord… la plupart d’entre eux ne peuvent même pas s’accepter eux-mêmes », a écrit une autre femme, affichant ses aisselles poilues.

Source: The Guardian.