Pourquoi nous sommes si fatigué alors que nous ne faites pas grand-chose de nos journées?

On ne va plus au restaurant, on ne voit plus nos amis et on ne perd plus de temps dans les embouteillages. Certains, même, ne travaillent pas du tout pour l’instant… Et pourtant, ce confinement nous éreinte: on est beaucoup à être exténués à la fin de nos journées. Pourquoi?

Selon les experts interrogés par le journal The Independent, c’est à cause de l’inertie du sommeil. C’est une phase entre le sommeil ou l’éveil. Dans cet état, on se sent somnolent, on n’arrive pas à faire le tri dans nos idées et on est particulièrement maladroit.

Matthew Walker, professeur de neuroscience et de psychologie à l’université de Californie et auteur de “Why We Sleep”, compare la façon dont le cerveau se réveille à un vieux moteur de voiture. “Vous ne pouvez pas l’allumer et directement conduire très vite. Il a besoin de temps pour se réchauffer.” Si on sent “groggy” actuellement, c’est parce qu’on ne dort pas à l’heure qu’il faudrait, pas assez longtemps ou encore, pas bien. Depuis le début du confinement, on a réduit nos activités de plein air à sa plus simple expression. On manque du coup d’air et de lumière.

“Alors que la nuit approche, on constate une augmentation de la mélatonine, une hormone qui réagit généralement pendant le sommeil ou juste avant.” La mélatonine baisse quand on est exposé à la lumière: on est alors moins fatigué. Mais vu qu’on est moins souvent dehors pour le moment, la mélatonine ne baisse pas la garde et nous fait perpétuellement somnoler.

L’anxiété joue également sur la qualité du sommeil. “On se trouve dans une période d’incertitude et de stress sans précédent”, note le professeur. “L’afflux constant d’informations concernant l’épidémie de Covid-19 met les gens dans un “état d’alerte constant” et leur donnent “un sentiment d’impuissance” qui peut être très fatiguant.

Enfin, l’absence de routine est aussi à blâmer. Il faut absolument se créer de nouvelles habitudes pour tenir le coup sur la longueur.